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L'époque
néolithique
a certainement vu s'implanter à Ollainville les
premières populations sédentaires ainsi qu'en
témoignent les outils et armes en pierre polie
découverts dans la vallée de l'Orge, au
lieu-dit Moulin de Trévoix.
Un agriculteur de la commune, Patrick GOGUILLON a
rassemblé une magnifique collection de silex
taillés et polis avec finesse trouvés sur ce
versant de la vallée. II est possible que d'autres
villages se soient installés à la même
époque sur les hauteurs de Baillot où ils
disposaient d'abris sous roche de grès mais aucun
vestige connu ne le confirme. Chasseurs, encore agriculteurs
pratiquant le défrichement de la vallée, ces
hommes vivaient au troisième millénaire avant
J.-C.
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Un menhir
de 3,45 m
Une
des traces les plus évidentes de leur existence se
trouve non loin des limites d'Ollainville et de nombreux
Ollainvillois la connaissent puisqu'il s'agit du menhir de
Beaumirault, situé au pourtour du bassin de
Trévoix, sur une sorte de presqu'île
broussailleuse où se distingue un vague sentier
d'accès.
Actuellement (1995) cette "pierre" semble avoir
basculé si on en juge par un croquis relevé
par G. Courty en 1912.
Le Syndicat de la Vallée de l'Orge Aval envisage,
à l'occasion des travaux de mise en valeur du site,
de restituer à ce mégalithe sa position
initiale, en dégageant et aménageant ses
abords.
Dans le bulletin de la Société d'Excursion
Scientifique daté du 6 octobre 1912 G. Courty
présente ainsi cette curiosité
préhistorique :
"Dans la prairie appelée indifféremment de
Bruyères-le-Châtel ou de Villelouvette, non
loin du passage à niveau de Breuillet-gare, se trouve
la "Pierre Mirou" ou Beaumirault qui signifie
peut-être une pierre sur laquelle on se mire, car elle
est en grès quartzeux lustré."
La "Pierre Mirou" est un bloc de grès
concrétionné qui affleure à 1,95 m
environ au-dessus du niveau du sol, sa plus grande largeur
est de 1,90 m à la base. Elle s'élargit en
profondeur à mesure que l'on déterre le
monolithe. Ce dernier a été autrefois
fouillé (par le propriétaire et un cantonnier)
jusqu'à une profondeur de 1,50 m ce qui ferait une
hauteur de 3,45 m, et cette mesure ne donne pas encore la
hauteur totale du menhir.
A l'époque néolithique, la "Pierre Mirou"
reposait sur les sables de l'argile plastique, mais il est
probable qu'elle s'est peu à peu enfoncée sous
son propre poids.
Un acte daté de 1619 désigne ce menhir sous le
nom de "Pierre du Beau Miroir". Au fil du temps ce nom
devint "Beaumirault" (figure encore sur les cartes I.G.N.)
puis, enfin, "Mirou".
Les archives de Seine-et-Oise (E 4660 Liasse) font
référence à ce menhir :
"En 1599, bail de 3 arpents de pré en la prairie de
Villelouvette appelés "La Roche Mirou" fait à
Gilles Bégny, marchand à Brétigny par
Louis Girard, marchand à Boissy.
En 1619, bail d'un arpent de pré, prairie de
Brétigny proche la "Pierre-du-Beau-Miroir" fait
à Jean Sohier, vigneron à Villelouvette."
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Des
légendes !
Comme
pour tous les menhirs, la Pierre Mirou a donné
naissance à des légendes.
"La première c'est que Gargantua, transportant
à Paris, une hottée de sable et se sentant
gêné par un grouet qui s'était
logé entre le pied et le patin s'en débarrassa
en le jetant à l'emplacement de la Pierre Mirou ;
c'est le gravier de Gargantua.
La seconde veut que Gargantua, pour se reposer, mit sa
tête sur la butte du Panthéon, puis allongeant
ses pieds sur les sommets des buttes de Saint-Yon et
Saint-Nicolas, il laissa choir une défécation
qui engendra dans la suite la Pierre Mirou.
Enfin, la troisième veut que Gargantua partant de
Marcoussis et passant par Arny lança le gravier qui
lui blessait le pied ; c'est ainsi que se forma la Pierre
Mirou".
La "Pierre du
Beau Miroir" "Beaumirault" et enfin, "Mirou" : le menhir ou
la Pierre-Mirou,
croquis de Raymond Devevey (1973).
Source : Pages
d'histoire à
Ollainville
"Un village de l'Essonne à travers les
siècles" par Georges
SOLOVIEFF,
avec son aimable
autorisation.
Page réservée à un usage personnel
ou pédagogique et non commercial.
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