Le fief de Buisson
De JP. Dagnot (Chronique du Vieux Marcoussy - Octobre 2010)
- Avec l'aimable autorisation de l'auteur -

Extrait de l'atlas de Trudaine (XVIIIe siècle)

Extrait de l'atlas de Trudaine (XVIIIe siècle).

Cette chronique relate l'histoire d'un lieu méconnu à l'intérieur de la seigneurie d'Ollainville, faisant partie de la paroisse de Bruyères-le-Châtel ayant existé avant la Révolution. Ce lieu de peu d'importance au niveau des biens, l'est beaucoup plus du point de vue historique.

Les documents anciens

Reprenons donc les termes attribués à la paroisse de Linas qui pourraient se déplacer vers le sud à Bruyères :

  • la notification de 1217 adressée par l'évêque de Paris est celle de l'amortissement par Milon de Chevreuse et "Rehemburgis", sa femme, de deux arpents de vigne "apud Beusum", ayant appartenu à la prébende de feu Guillaume "de Bussiaco", et que l'église de Saint-Vincent de Linas attribue à Vincent, fils dudit Milon, tant qu'il restera clerc, à condition que la vigne fasse retour à l'église après son décès. Les vignes de préférence situées sur les coteaux.
  • En mars 1234, l'amortissement de vignes sises "apud prata de Buison", par les frères Guillaume, Jean et Pierre de Guillerville, ayant appartenu à feu Hugues "de Boissiaco".

Vers 1230, les dîmes attachées à ce lieu donnent contestation et litige avec les frères hospitaliers de Jérusalem : il intervient alors un accord par devant l'évêque de Paris entre l'officier du Déluge et le Chapelain du Plessis les Bruyères, relatif aux dîmes de Briis-les-Forges auxquelles chacun d'eux prétendait. Le document précise : le chapelain de "Plesseiaco juxta Bruerias" jouissait avec les hoirs de Mulleron, plus le pourpris dans lequel est situé la maison du chapelain et à ce dernier trois charges de bois à brûler chaque semaine à prendre dans le bois du buisson. Où se trouve ce bois ? Apparemment une erreur de localisation a été faite le siècle dernier par l'archiviste des Archives Nationales ayant rédigé le répertoire...

Examinons maintenant huit chartes des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem à Paris, données au cours de l'automne 1243 et confirmées par l'official du diocèse de Paris. Ce sont des acquisitions de biens à Buisson, tous situés dans la censive des chevaliers de l'Hôpital et dépendants de la commanderie Hospitalière du Déluge.

La première acquisition concerne une maison et une terre : À tous ceux que ces présentes lettres verront, l'Official de la Curie parisienne salut en notre Seigneur. Nous faisons savoir que par devant nous vinrent le chevalier Nicolas et sa femme Isabelle qui reconnaissent avoir fait une vente aux frères Hospitaliers de Jérusalem à Paris moyennant la somme de 40 livres et demie parisis qu'ils ont eues et reçues et confessent avoir vendu une maison située à Buisson "apud Buisons" dans la censive des frères et toute la terre arable qu'ils tenaient à Buisson et mettent ces biens d'une manière permanente lesdites maisons et terre dans les mains des acheteurs les susdits frères de l'Hôpital qui auront à titre héréditaire de toutes les façons et tiendront tous les fruits que présentement ils vendent. Puis, par procuration Guillaume le frère de Nicolas approuve, accepte et concède cette vente qu'il garantit à toujours. Donné en l'an de grâce 1243, au mois d'octobre (1).

Cet acte est suivi d'un second, fait la même année : À tous ceux que ces présentes lettres verront, l'Official de la Curie parisienne salut en notre Seigneur. Nous faisons savoir que par devant nous vinrent Eudes de Buc et Isabelle sa femme qui reconnaissent vendre aux frères Hospitaliers de Jérusalem à Paris pour le prix de 64 sols parisis et confessent qu'il s'agit de quatre arpents de terre arable "quator arpenta terram arabilum" situés aux Buisons dans la censive des frères susdits, c'est-à-dire trois arpents au lieu-dit appelé l'Étang, et la moitié aux Bœufs et un arpent au lieu-dit Derrière la ville "retro villam". Et les biens sont mis dans les mains des susdits acheteurs d'une façon définitive à toujours. En témoignage de cette chose nous avons mis notre scel. Donné en l'an de grâce 1243 au mois d'octobre.

Le troisième acte concerne également des terres : À tous ceux que ces présentes lettres verront, l'Official de la Curie parisienne en notre Seigneur, salut. Nous faisons savoir que par devant fut présente Ermenardis, veuve de défunt Étienne de Buisons, qui reconnaît avoir vendu aux frères de l'Hôpital de Jérusalem à Paris, pour le prix et somme de 6 livres et 8 sols parisis et confesse par devant nous que la vente concerne une terre labourable de huit arpents en deux pièces situées au terroir de Buisons. La pièce dite la Fosse Frasiere de quatre arpents contiguë à la seconde appelée les Fosses Longues de quatre arpents. La susdite venderesse promet, confirme et transporte lesdits 8 arpents qui sont possédés à tout jamais par les frères susdits. Donné en l'an de grâce 1243, au mois d'octobre.

Le quatrième acte confirme l'accroissement des possessions des religieux : À tous ceux que ces présentes lettres verront, l'Official de la Curie parisienne en notre Seigneur, salut. Nous faisons savoir que par devant vint Eremburgis, veuve, qui reconnaît avoir vendu aux frères de l'Hôpital de Jérusalem de Paris, pour la somme de 40 sols parisis qu'elle confesse par devant nous avoir reçus, prix de deux arpents et demi de terre labourable en deux pièces. La première de deux arpents à Buisons proche du village et la seconde d'un demi-arpent en friche située dans ce village dans la censive dans la censive des susdits frères. Et promet ladite dame que cette chose appartiendra à toujours auxdits frères acheteurs. Donné en l'an de grâce 1243, au mois de novembre.

Le cinquième acte mentionne une prairie que nous retrouverons ultérieurement : À tous ceux que ces présentes lettres verront, nous faisons savoir que furent présents Philippe de Vadoferai (Pierrefonds) et Raoul son frère, qui reconnaissent par ces présentes avoir reçu des frères de l'Hôpital de Jérusalem de Paris, 7 livres et 15 sols parisis de la vente faite par leur neveu Gui de la moitié de toute la prairie située à Buisons dans la censive de l'Hôpital. La vente faite par Gui aux frères de l'Hôpital est déclarée légitime. Le dos du document mentionne quittance de l'acquisition d'une maison avec terres.

Le sixième acte : À tous ceux que ces présentes lettres verront, nous faisons savoir que furent présents Richard de Plessis et Haoisis sa femme, qui reconnaissent par ces présentes avoir vendu aux frères de l'Hôpital de Jérusalem de Paris, un arpent de terre labourable située dans leur fief à Buisons pour le prix et somme de 60 sols parisis.

Puis le septième acte : À tous ceux qui verront par ces présentes lettres Ansellus fils de defunt Archanbaud reconnait et confesse avoir vendu un arpent de terre assis à Buisons située dans leur fief de Buisons pour la somme de 60 sols parisis.

Et enfin le huitième et dernier acte : À tous ceux que ces présentes lettres verront, nous faisons savoir que furent présents Bouchard de Bruyères, notre tailleur de pierre et Maria, sa femme, qui reconnaissent par ces présentes avoir vendu à perpétuité aux frères de l'Hôpital de Jérusalem de Paris, quatre arpents de terre labourable située à Buisons dans la censive des frères pour le prix et somme de 60 sols parisis.

Ces acquisitions par l'Hôpital parisien, représentant une vingtaine d'arpents, ne comportent pas le nom des religieux, ni leur qualification. Notre curiosité est satisfaite dans l'acte rédigé l'année suivante : Frère Simon, maitre de l'hôpital de Jérusalem à Paris, "magister humilis domus hospitalis Jerusalem parisienis", fait connaître qu'il satisfait à la réclamation de Guillaume, prêtre de Bruyères agissant comme procureur du prieuré de Saint-Didier au nom de maistre Simon de Langueton, "de languetanno", archevêque de Cantorbery, qui prétendait à l'encontre de l'Hôpital parisien percevoir deux setiers d'avoine, sur la dîme des terres de Buissum en la paroisse de Bruyères.

Mis à part les deux setiers d'avoine, et la confirmation du fief de Buisson à Bruyères, on notera Simon de Langton.

La guerre de Cent Ans arrive, Édouard III, roi d'Angleterre et ses trois fils font une expédition dans notre région en 1360. Ils pillent incendient et dévastent tout notamment près de Montlhéry, où ils campent à un endroit où se trouve actuellement une croix, appelée la Croix du Siège, en souvenir du siège de Chastres (Arpajon) et de Bruyères-le-Châtel. Notre lieu se trouve au cœur du désastre.


Fief de Buisson

Buisson après la guerre de Cent Ans

À la sortie de la guerre le commandeur de lhosppital ancien de Saint jehan de Jérusalem fondé à Paris, du Déluge et de Ballizy, fait le point des biens des religieux et note au chapitre Buison :

  • Lucas Hauguemar marchand demeurant à Chastres, a pris toutes les friches masure et pré que nous avons audit Buison à cause dudit Déluge, sauf pour le pré il doit paier à Noel la somme de 60 sols,
  • Guillot Lauxasnes ? de la conté de Montfort a acheté ledit lieu dudit Lucas ... cette écriture ajoutée...

En 1480, devant Jehan Pinot et Jehan Belin, clercs notaires du roy en son chastellet de Paris, fut présent en sa personne Gillet Ozenne laboureur et marchand demeurant au Bizon paroisse de Bruyères le chastel, comme il disoit par devant nous confesse que par un jugement de 1478, il prit à tiltre de cens portant ventes saisines et amendes pour luy et ses hoirs, de religieux et honeste personne frère Anthoine Daubencourt, commandeur du Déluge :

  • une maison & masure nommée Bizon assise entre Bruyères & la Roche avecques les appartenances dudit hotel, tant en terres labourables bois buissons jardins fossés que autrement,
  • item six arpents de pré assis près le moulin neuf (en ruine à cette époque),

le tout en la censive et seigneurie de ladite commanderie du Déluge, ladite prinse moyennant 63 sols parisis de cens à paier le jour de Noel au commandeur ...

Ce lieu ne déroge pas à la règle, il est en ruine après la guerre de Cent Ans et pour le rétablir il est baillé à cens.

Cinq ans après, un nouveau commandeur, Nicolas Lebahy, commandant de Saint-Jehan de Latran et du Déluge, fait un bail emphytéotique pour 60 ans de lhostel ferme du Buisson, entre Chastres soubz Montlhéry et Bruyères. Une réserve est faite des cens rentes & droits seigneuriaux, le bail fait moyennant 10 livres par an fait à Jean le Glanneur.

L'année suivante, un bail à cens est de nouveau fait de maison masure : Guillaume Benardin, laboureur, demeurant au buizon membre dépendant du Déluge, confesse avoir retenu à titre de cens de vénérable & religieuse personne frère Nicole Lesbahy, licensyé en décret.., commandeur de l'hospital ancien Saint Jehan de Jérusalem, fondé à Paris et dudit déluge bailleur audit tiltre :

  • une maison masure jardin le lieu & pourpris ainsi qu'il se comporte contenant le tout cinq quartiers, tenant d'une part au chemin par où on vient du chemin de la Roche à Bruyères et d'autre part au chemin qui va de la grand maison au pays de la ville, aboutissant d'un bout au jardin du grant hostel et d'autre bout au grand chemin du village,
  • item un jardin de l'autre costé de ladite rue du village à l'opposite dudit ? contenant icelluy jardin sept quartiers ou environ

le tout en la censive et seigneurie du commandeur. Cette prinse faite pour le prix de neuf sols parisis.

Cet acte permet de constater que le fief contient plusieurs habitations. Un document rédigé au XVIIe siècle rappelle qu'en 1496, le Bahy auroit fait bail à cens perpétuel à Garin Payen et Claude de la Croix de maison, masure terre & prés audit Bizon consistant en 65 arpens de terre labourables, et trois de prés estant lors en friches broussailles & buisson pour 64 sols de cens portant lods,vente ...

Buisson au XVIe siècle

Apparemment, le peu d'importance de ces biens font qu'ils restent dans l'oubli pendant plus d'un siècle. Nous avons vu lors de la chronique sur Ollainville, l'arrivée des "de la Rochette" comme seigneurs. Pour ce qui concerne Buisson, notons simplement quelques actes se rapportant à ce lieu :

  • En 1551, Jehan Petit laboureur demeurant à Bizon, paroisse de Bruyères le chastel, vend à vénérable & discrette personne Jehan Boullanger, prestre demeurant à Paris, demy arpen à Bizon, tenant au chemin de Bruyères à la roche en la censive du seigneur de Dolainville moyennant la somme de six lt.
  • En 1560, Jacques Poirier l'aisné, marchand laboureur demeurant à Dollainville, en son nom & ayant le droit de Jehan son frère, aussi marchand laboureur demeurant à Dollainville, vend à honorable homme Guillaume Pochet, procureur au chatelet, deux arpens en plusieurs pièces au terroir de Bizon, prez Dollainville. Il est fait référence au chemin de Bizon à Dollainville, également de celui Bruyères à Chastres, le tout en la censive du seigneur de Dollainville...

La première information concrète sur les biens des hospitaliers du XIIIe siècle date de 1569 : il s'agit d'un décret en la cour de parlement qui adjuge à Jehan Jousselin, bourgeois de Paris, la ferme de Bizon acquise au profit et pour Pichonnet auquel il a fait cession & transport. Les arpents se sont multipliés et les religieux n'apparaissent plus...

L'année suivante, cette ferme se retrouve incluse dans la vente de la seigneurie d'Ollainville au crocheteur des coffres du roi, le fameux Benoist Millon. Ce dernier se prévaut du titre "sieur de Wideville, seigneur d'Ollainville et de Bizon". Passons sur la description de la seigneurie et arrêtons-nous sur la ferme de Bizon. Cette dernière a été achetée par Du Gast, héritier des Baillon qui l'avait acquise de François Pichonnet. La ferme assise au terroir de Bizon prosche Dolainville paroisse de Bryères le Chastel se consistant en :

  • en maison manable contenant trois espasses, estable à chevaulx dedans icelle, bergerie couverte de chaulme de deulx espasses, avec une granche et aultres eddifices, le tout clos à murailles,
  • jardin et pourpris contenant six à sept arpents, l'ensemble tenant à la rue de Dolainville à Baillot,
  • une pièce de terre audit lieu contenant 44 arpents,
  • autres terres ....
  • un arpent de pré en la prairie de Bryères..., tenant au moulin neuf.

Buisson au XVIIe siècle

En 1600, Messire Octavien Douy, sieur Destrechy, conseiller du roy en ses conseils d'estat & prince intendant général de la maison et des finances de très haulte & puissante et vertueuse princesse Madame Catherine, sœur unique du roy, princesse de Navarre, duchesse de Bar et d'Albret, comtesse d'Armaignac et de Roddon, vicomtesse de Limoges et de Fezansaguet, femme & espouse de très hault & très puissant prince Monseigneur Henry de Lorraine, fondé de procuration pour vendre la seigneurie d'Ollainville... Relevons les termes décrivant le leu qui nous intéresse, la ferme sise à Bizon prez ledit Ollainville, comprenant fief terre & seigneurie de Bizon maisons eddifices terres labourables prez bois cens rentes ...

Trois après, Bazanier, le receveur et procureur du commandeur de Saint-Jean de Latran délivre une quittance de douze livres de cens pour trois années.

Le commandeur s'est aperçu que les anciens propriétaires (la sœur du roi de France !) ont omis de régler les cens de Bizon. Un procès s'ouvre et un arrêt du parlement est rendu contre le maréchal de Montigny propriétaire de la ferme, et le condamne à payer six années desdits cens. Une quittance est délivrée le 7 mai 1605.

Les religieux sont opiniâtres, on les retrouve en 1629, réclamant par un exploit d'assignation, le paiement de douze années d'arrérages de quatre livres de cens annuels. Une quittance de 52 livres est délivrée en novembre pour treize années.

Le feuilleton continue. En 1635, le grand prieur de France, commandeur de Saint-Jean de Latran, Guillaume de Meaux Boisboudran, d'une part, & dame Gabrielle de ? veufve de hault &puissant seigneur Messire François de la Grange seigneur de Montigny, Olinville, les Aiz Dangillon, demeurant faubourg Saint-Germain des Prez lez Paris, tutrice de Gabrielle de la Grange, fille unique et seulle héritière de deffunt Mre Henri Anthoine de la Grange et dame Marye Le Cirier son espouze, lequel grand prieur assisté du commandeur du Déluge pour une assignation aux requestes du pallais pour la terre & seigneurie de Bizon appartenant auxdites dames à cause de la seigneurie d'Ollainville en raison d'un bail emphithéose fait pour soixante ans fait par frère Nicolas Lebahy, commandeur du déluge, en 1485, à ung nommé Jehan le Glanneur à la réserve des droits seigneuriaux... Un rappel des autres baux du XVe siècle est fait des différents acteurs montrant que la totalité représentait une centaine d'arpents. Les parties pour éteindre le différent, vont transiger et conclure par une déclaration de ladite dame au commandeur, de la terre de Bizon consistant en maison grange estables, .., 180 arpens de terres, & 3 arpens de prés situés proches & environ ladite maison de Bizon qui sont enclos de toutes parts, se trouvant également à l'intérieur de la terre & seigneurie d'Ollinville, à la charge de six livres tournois ... Il est bon de remarquer que Claude Couasse commandeur du Déluge est présent mais que son supérieur le grand prieur dirige la transaction. On peut aussi penser que la mention enclos de toutes parts peut signifier que l'ensemble est inclus dans le parc du XVIIe siècle du plan de Trudaine.

Quelques années passent, la Fronde aussi. En 1653, Michel de Marcillac, chevalier, conseiller ordinaire du roy en tous ses conseils, achète la terre et seigneurie d'Olainville ainsi que la ferme de Bizon qui fait partie de l'acquisition. Le nouveau chastelain, demeurant à Paris rue Capon paroisse st Nicolas des champs lequel recongnoist et confesse, qu'à cause de l'acquisition qu'il a faite de Messire Nicolas de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan et dame Antoinette de Serviant son épouse, en 1653, il est détempteur & propriétaire de la terre de Bizon, consistant en 180 arpens de terres avec toris de prés & joncs, enclos dans la seigneurie d'Ollinville, sur laquelle il y avoit autrefois une maison grange estables, mentionnés dans la transaction de 1635, laquelle maison de Bizon, ledit sieur de Marillac ayant trouvé en masure et tous les lieux sans couverture portes ny fenestres ; lors de son acquisition il ne les auroit fait réédifier comme luy estant inutiles et de la pierre des bastiments desdites masures s'en seroit servy pour ayder à construire partie des murailles du parcq de sa dite seigneurie d'Olinville, la terre de Bizon est en censive de la terre & seigneurie du déluge, chargé de six livres tournois de cens en la maison seigneurialle du déluge. Décidément, après l'expédition anglaise du XIVe siècle, cette fois ce sont les troubles de la Fronde qui anéantissent le lieu. La déclaration du nouveau propriétaire est très instructive, la seigneurie se fortifie avec des murailles qui raisonnablement sont celles des limites du plan de Trudaine.

À la fin du siècle, devant Jean Dupont, nottaire tabellion au baillage & chatellenie d'Ollainville, fut présent Messire Charles Dumonceau, escuyer, sieur de Nollant cy devant intendant des armées du roy, seigneur d'Ollainville, Eglis la Roche en son chateau dudit Ollainville, confesse qu'à cause de l'acquisition par luy faite de Messire René de Marillac aux droits de Michel de Marillac son père de la terre & seigneurie d'Ollainville, qui l'avoit acquise de Messire François de Bauvilliers comte de Saint-Aignan, détempteur et propriétaire de la terre de Biron, consistant en 180 arpents de terres labourables et non labourables et ttois arpents de pré, le tout enclos de toute part de ladite terre et seigneurie d'Ollainville, sur lesquelles terres de Biron, il y avoit cy devant une maison, grange, .. en censive de la commanderie du déluge, chargée de six livres de cens.... On a la confirmation des dires précédents.

Buisson au XVIIIe siècle

En 1710, dans l'aveu et dénombrement de l'arrière fief des moines blancs, fait par Nicollas Claude Visimir advocat parisien au seigneur dominant du fief des moines blancs Isaac de Ficte, par le biais du contrat d'inféodation fait entre eux :

  • hostel seigneurial et manoir, tenant au chemin de Paris à Dourdan, située au dedans de la paroisse de Bruyères, au chemin de Bruyères à Ollainville, par bas auruisseau,
  • suivent des terres, mention du moulin de Tournoye à Ollainville, de la croix du siège,
  • trois arpens au chantier de Biron, tenant au grand chemin de Paris à Bruyères,
  • terres au même chantier terroir d'Ollainville, tenant audit seigneur.

Cet acte uniquement pour citer un voisin du seigneur, la Croix du siège et le chantier de Biron.

Au printemps 1742, dans la vente de la seigneurie d'Ollainville est rappelée la somme de six livres de rentes à payer au Déluge. Cinq années après : devant Antoine Lhéritier notaire au baillage d'Ollainville, messire Jacques Boucot, chevalier, secrétaire de sa majesté, receveur des domaines et fortifications de la ville de Paris, y demeurant rue neuve st Augustin, paroisse st Eustache, de présent au chateau d'Ollainville, lequel confesse être détempteur de la terre de Bizon consistant en 180 arpents de terres labourables et trois de prés, le tout enclos de toutes parts dans la terre & eigneurie d'Ollainville par lui acquise du marquis d'Ecquevilly ... en censive de la commanderie du déluge, chargé de six livres de cens payables au Déluge.

Pour terminer l'histoire de ce fief, citons la déclaration analogue de Ferdinand Mercadek de Rohan, archevêque de Bordeaux, seigneur d'Ollainville.

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Notes :

(1) Ces huit textes traduits par Christian Julien.

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