Cette
chronique relate l'histoire d'un lieu méconnu
à l'intérieur de la seigneurie d'Ollainville,
faisant partie de la paroisse de
Bruyères-le-Châtel ayant existé avant la
Révolution. Ce lieu de peu d'importance au niveau des
biens, l'est beaucoup plus du point de vue
historique.
Les
documents anciens
Reprenons donc les
termes attribués à la paroisse de Linas qui
pourraient se déplacer vers le sud à
Bruyères :
- la notification de
1217 adressée par l'évêque de Paris
est celle de l'amortissement par Milon de Chevreuse et
"Rehemburgis", sa femme, de deux arpents de vigne
"apud Beusum", ayant
appartenu à la prébende de feu Guillaume
"de Bussiaco", et que l'église de
Saint-Vincent de Linas attribue à Vincent, fils
dudit Milon, tant qu'il restera clerc, à condition
que la vigne fasse retour à l'église
après son décès. Les vignes de
préférence situées sur les
coteaux.
- En mars 1234,
l'amortissement de vignes sises "apud prata
de Buison", par les frères
Guillaume, Jean et Pierre de Guillerville, ayant
appartenu à feu Hugues "de
Boissiaco".
Vers 1230, les
dîmes attachées à ce lieu donnent
contestation et litige avec les frères
hospitaliers de Jérusalem : il intervient alors
un accord par devant l'évêque de Paris
entre l'officier du Déluge et le Chapelain du
Plessis les Bruyères, relatif aux dîmes
de Briis-les-Forges auxquelles chacun d'eux
prétendait. Le document précise : le
chapelain de "Plesseiaco juxta Bruerias" jouissait avec les
hoirs de Mulleron, plus le pourpris dans lequel est
situé la maison du chapelain et à ce
dernier trois charges de bois à brûler chaque
semaine à prendre dans le bois du buisson.
Où se trouve ce bois ? Apparemment une erreur de
localisation a été faite le siècle
dernier par l'archiviste des Archives Nationales ayant
rédigé le répertoire...
Examinons maintenant
huit chartes des Chevaliers Hospitaliers de Saint-Jean de
Jérusalem à Paris, données au cours de
l'automne 1243 et confirmées par l'official du
diocèse de Paris. Ce sont des acquisitions de biens
à Buisson, tous situés dans la censive des
chevaliers de l'Hôpital et dépendants de la
commanderie Hospitalière du Déluge.
La première
acquisition concerne une maison et une terre : À
tous ceux que ces présentes lettres verront,
l'Official de la Curie parisienne salut en notre Seigneur.
Nous faisons savoir que par devant nous vinrent le chevalier
Nicolas et sa femme Isabelle qui reconnaissent avoir fait
une vente aux frères Hospitaliers de
Jérusalem à Paris moyennant la
somme de 40 livres et demie parisis qu'ils ont eues et
reçues et confessent avoir vendu une maison
située à Buisson "apud Buisons"
dans la censive des frères et toute la
terre arable qu'ils tenaient à Buisson et
mettent ces biens d'une manière permanente lesdites
maisons et terre dans les mains des acheteurs les susdits
frères de l'Hôpital qui auront à
titre héréditaire de toutes les façons
et tiendront tous les fruits que présentement ils
vendent. Puis, par procuration Guillaume le frère
de Nicolas approuve, accepte et concède cette vente
qu'il garantit à toujours. Donné en l'an de
grâce 1243, au mois d'octobre
(1).
Cet acte est suivi
d'un second, fait la même année : À
tous ceux que ces présentes lettres verront,
l'Official de la Curie parisienne salut en notre Seigneur.
Nous faisons savoir que par devant nous vinrent Eudes de Buc
et Isabelle sa femme qui reconnaissent vendre aux
frères Hospitaliers de Jérusalem
à Paris pour le prix de 64 sols parisis et
confessent qu'il s'agit de quatre arpents de terre arable
"quator arpenta terram arabilum" situés aux Buisons
dans la censive des frères susdits,
c'est-à-dire trois arpents au lieu-dit appelé
l'Étang, et la moitié aux Bufs et un
arpent au lieu-dit Derrière la ville "retro villam".
Et les biens sont mis dans les mains des susdits acheteurs
d'une façon définitive à toujours. En
témoignage de cette chose nous avons mis notre scel.
Donné en l'an de grâce 1243 au mois
d'octobre.
Le troisième
acte concerne également des terres : À tous
ceux que ces présentes lettres verront, l'Official de
la Curie parisienne en notre Seigneur, salut. Nous faisons
savoir que par devant fut présente Ermenardis, veuve
de défunt Étienne de Buisons, qui
reconnaît avoir vendu aux frères de
l'Hôpital de Jérusalem à Paris, pour le
prix et somme de 6 livres et 8 sols parisis et confesse par
devant nous que la vente concerne une terre labourable de
huit arpents en deux pièces situées au terroir
de Buisons. La pièce dite la Fosse Frasiere de
quatre arpents contiguë à la seconde
appelée les Fosses Longues de quatre arpents.
La susdite venderesse promet, confirme et transporte lesdits
8 arpents qui sont possédés à tout
jamais par les frères susdits. Donné en l'an
de grâce 1243, au mois d'octobre.
Le quatrième
acte confirme l'accroissement des possessions des religieux
: À tous ceux que ces présentes lettres
verront, l'Official de la Curie parisienne en notre
Seigneur, salut. Nous faisons savoir que par devant vint
Eremburgis, veuve, qui reconnaît avoir vendu aux
frères de l'Hôpital de Jérusalem de
Paris, pour la somme de 40 sols parisis qu'elle confesse
par devant nous avoir reçus, prix de deux arpents et
demi de terre labourable en deux pièces. La
première de deux arpents à Buisons proche du
village et la seconde d'un demi-arpent en friche
située dans ce village dans la censive dans la
censive des susdits frères. Et promet ladite dame que
cette chose appartiendra à toujours auxdits
frères acheteurs. Donné en l'an de grâce
1243, au mois de novembre.
Le cinquième
acte mentionne une prairie que nous retrouverons
ultérieurement : À tous ceux que ces
présentes lettres verront, nous faisons savoir que
furent présents Philippe de Vadoferai
(Pierrefonds) et Raoul son frère, qui
reconnaissent par ces présentes avoir reçu des
frères de l'Hôpital de Jérusalem de
Paris, 7 livres et 15 sols parisis de la vente faite par
leur neveu Gui de la moitié de toute la
prairie située à Buisons dans la
censive de l'Hôpital. La vente faite par Gui aux
frères de l'Hôpital est déclarée
légitime. Le dos du document mentionne quittance
de l'acquisition d'une maison avec terres.
Le sixième acte
: À tous ceux que ces présentes lettres
verront, nous faisons savoir que furent présents
Richard de Plessis et Haoisis sa femme, qui reconnaissent
par ces présentes avoir vendu aux frères de
l'Hôpital de Jérusalem de Paris, un arpent de
terre labourable située dans leur fief
à Buisons pour le prix et somme de 60 sols
parisis.
Puis le
septième acte : À tous ceux qui verront par
ces présentes lettres Ansellus fils de defunt
Archanbaud reconnait et confesse avoir vendu un
arpent de terre assis à Buisons
située dans leur fief de Buisons pour la
somme de 60 sols parisis.
Et enfin le
huitième et dernier acte : À tous ceux que
ces présentes lettres verront, nous faisons savoir
que furent présents Bouchard de
Bruyères, notre tailleur de pierre et
Maria, sa femme, qui reconnaissent par ces présentes
avoir vendu à perpétuité aux
frères de l'Hôpital de Jérusalem de
Paris, quatre arpents de terre labourable
située à Buisons dans la censive
des frères pour le prix et somme de 60 sols
parisis.
Ces acquisitions par
l'Hôpital parisien, représentant une vingtaine
d'arpents, ne comportent pas le nom des religieux, ni leur
qualification. Notre curiosité est satisfaite dans
l'acte rédigé l'année suivante :
Frère Simon, maitre de l'hôpital de
Jérusalem à Paris, "magister humilis
domus hospitalis Jerusalem parisienis", fait
connaître qu'il satisfait à la
réclamation de Guillaume, prêtre de
Bruyères agissant comme procureur du prieuré
de Saint-Didier au nom de maistre Simon de Langueton,
"de languetanno", archevêque de
Cantorbery, qui prétendait à l'encontre de
l'Hôpital parisien percevoir deux setiers d'avoine,
sur la dîme des terres de Buissum en la
paroisse de Bruyères.
Mis à part les
deux setiers d'avoine, et la confirmation du fief de Buisson
à Bruyères, on notera Simon de
Langton.
La guerre de Cent Ans
arrive, Édouard III, roi d'Angleterre et ses trois
fils font une expédition dans notre région en
1360. Ils pillent incendient et dévastent tout
notamment près de Montlhéry, où ils
campent à un endroit où se trouve actuellement
une croix, appelée la Croix du Siège, en
souvenir du siège de Chastres (Arpajon) et de
Bruyères-le-Châtel. Notre lieu se trouve au
cur du désastre.
Buisson
après la guerre de Cent Ans
À la sortie de
la guerre le commandeur de lhosppital ancien de Saint
jehan de Jérusalem fondé à Paris, du
Déluge et de Ballizy, fait le point des biens
des religieux et note au chapitre Buison :
- Lucas Hauguemar
marchand demeurant à Chastres, a pris
toutes les friches masure et pré que nous avons
audit Buison à cause dudit
Déluge, sauf pour le pré il doit
paier à Noel la somme de 60 sols,
- Guillot
Lauxasnes ? de la conté de Montfort a
acheté ledit lieu dudit Lucas ... cette
écriture ajoutée...
En 1480, devant
Jehan Pinot et Jehan Belin, clercs notaires du roy en son
chastellet de Paris, fut présent en sa personne
Gillet Ozenne laboureur et marchand demeurant au
Bizon paroisse de Bruyères le chastel,
comme il disoit par devant nous confesse que par un jugement
de 1478, il prit à tiltre de cens portant
ventes saisines et amendes pour luy et ses hoirs,
de religieux et honeste personne frère
Anthoine Daubencourt, commandeur du Déluge
:
- une
maison & masure nommée Bizon assise
entre Bruyères & la Roche avecques
les appartenances dudit hotel, tant en terres labourables
bois buissons jardins fossés que
autrement,
- item
six arpents de pré assis près le
moulin neuf (en ruine à cette
époque),
le tout
en la censive et seigneurie de ladite commanderie
du Déluge, ladite prinse moyennant 63 sols
parisis de cens à paier le jour de Noel au
commandeur ...
Ce lieu ne
déroge pas à la règle, il est en ruine
après la guerre de Cent Ans et pour le
rétablir il est baillé à
cens.
Cinq ans après,
un nouveau commandeur, Nicolas Lebahy, commandant de
Saint-Jehan de Latran et du Déluge, fait
un bail emphytéotique pour 60 ans de
lhostel ferme du Buisson, entre
Chastres soubz Montlhéry et Bruyères. Une
réserve est faite des cens rentes & droits
seigneuriaux, le bail fait moyennant 10 livres par an fait
à Jean le Glanneur.
L'année
suivante, un bail à cens est de nouveau fait de
maison masure : Guillaume Benardin, laboureur, demeurant
au buizon membre dépendant du
Déluge, confesse avoir retenu à
titre de cens de vénérable & religieuse
personne frère Nicole Lesbahy, licensyé en
décret.., commandeur de l'hospital ancien
Saint Jehan de Jérusalem, fondé à Paris
et dudit déluge bailleur audit tiltre
:
- une maison
masure jardin le lieu & pourpris ainsi qu'il se
comporte contenant le tout cinq quartiers, tenant d'une
part au chemin par où on vient du chemin
de la Roche à Bruyères et d'autre part au
chemin qui va de la grand maison au pays de la ville,
aboutissant d'un bout au jardin du grant hostel et
d'autre bout au grand chemin du
village,
- item un jardin
de l'autre costé de ladite rue du village à
l'opposite dudit ? contenant icelluy jardin sept
quartiers ou environ
le tout en la
censive et seigneurie du commandeur. Cette prinse faite pour
le prix de neuf sols parisis.
Cet acte permet de
constater que le fief contient plusieurs habitations. Un
document rédigé au XVIIe siècle
rappelle qu'en 1496, le Bahy auroit fait bail à
cens perpétuel à Garin Payen et Claude de la
Croix de maison, masure terre & prés
audit Bizon consistant en 65 arpens de terre
labourables, et trois de prés estant lors en friches
broussailles & buisson pour 64 sols de cens portant
lods,vente ...
Buisson
au XVIe siècle
Apparemment, le peu
d'importance de ces biens font qu'ils restent dans l'oubli
pendant plus d'un siècle. Nous avons vu lors de la
chronique sur Ollainville, l'arrivée des "de la
Rochette" comme seigneurs. Pour ce qui concerne Buisson,
notons simplement quelques actes se rapportant à ce
lieu :
- En 1551, Jehan
Petit laboureur demeurant à Bizon, paroisse de
Bruyères le chastel, vend à
vénérable & discrette personne Jehan
Boullanger, prestre demeurant à Paris, demy arpen
à Bizon, tenant au chemin de Bruyères
à la roche en la censive du seigneur de
Dolainville moyennant la somme de six lt.
- En 1560,
Jacques Poirier l'aisné, marchand laboureur
demeurant à Dollainville, en son nom & ayant
le droit de Jehan son frère, aussi marchand
laboureur demeurant à Dollainville, vend à
honorable homme Guillaume Pochet, procureur au chatelet,
deux arpens en plusieurs pièces au terroir de
Bizon, prez Dollainville. Il est fait
référence au chemin de Bizon à
Dollainville, également de celui Bruyères
à Chastres, le tout en la censive du
seigneur de Dollainville...
La première
information concrète sur les biens des hospitaliers
du XIIIe siècle date de 1569 : il s'agit d'un
décret en la cour de parlement qui adjuge à
Jehan Jousselin, bourgeois de Paris, la ferme de Bizon
acquise au profit et pour Pichonnet auquel il a fait cession
& transport. Les arpents se sont multipliés
et les religieux n'apparaissent plus...
L'année
suivante, cette ferme se retrouve incluse dans la vente de
la seigneurie d'Ollainville au crocheteur des coffres du
roi, le fameux Benoist Millon. Ce dernier se prévaut
du titre "sieur de Wideville, seigneur
d'Ollainville et de Bizon". Passons sur la
description de la seigneurie et arrêtons-nous sur la
ferme de Bizon. Cette dernière a été
achetée par Du Gast, héritier des Baillon qui
l'avait acquise de François Pichonnet. La ferme
assise au terroir de Bizon prosche Dolainville paroisse de
Bryères le Chastel se consistant en :
- en
maison manable contenant trois
espasses, estable à chevaulx dedans
icelle, bergerie couverte de chaulme de deulx espasses,
avec une granche et aultres eddifices, le tout
clos à murailles,
- jardin et
pourpris contenant six à sept arpents, l'ensemble
tenant à la rue de Dolainville à
Baillot,
- une
pièce de terre audit lieu contenant 44
arpents,
- autres terres
....
- un arpent de
pré en la prairie de Bryères..., tenant au
moulin neuf.
Buisson
au XVIIe siècle
En 1600, Messire
Octavien Douy, sieur Destrechy, conseiller du roy en ses
conseils d'estat & prince intendant
général de la maison et des finances de
très haulte & puissante et vertueuse
princesse Madame Catherine, sur unique du roy,
princesse de Navarre, duchesse de Bar et
d'Albret, comtesse d'Armaignac et de Roddon, vicomtesse de
Limoges et de Fezansaguet, femme & espouse de
très hault & très puissant prince
Monseigneur Henry de Lorraine, fondé de
procuration pour vendre la seigneurie d'Ollainville...
Relevons les termes décrivant le leu qui nous
intéresse, la ferme sise à Bizon prez ledit
Ollainville, comprenant fief terre & seigneurie de Bizon
maisons eddifices terres labourables prez bois cens
rentes ...
Trois après,
Bazanier, le receveur et procureur du commandeur de
Saint-Jean de Latran délivre une quittance de douze
livres de cens pour trois années.
Le commandeur s'est
aperçu que les anciens propriétaires (la
sur du roi de France !) ont omis de régler les
cens de Bizon. Un procès s'ouvre et un arrêt du
parlement est rendu contre le maréchal de Montigny
propriétaire de la ferme, et le condamne à
payer six années desdits cens. Une quittance est
délivrée le 7 mai 1605.
Les religieux sont
opiniâtres, on les retrouve en 1629, réclamant
par un exploit d'assignation, le paiement de douze
années d'arrérages de quatre livres de cens
annuels. Une quittance de 52 livres est
délivrée en novembre pour treize
années.
Le feuilleton
continue. En 1635, le grand prieur de France, commandeur
de Saint-Jean de Latran, Guillaume de Meaux Boisboudran,
d'une part, & dame Gabrielle de ? veufve de hault
&puissant seigneur Messire François de
la Grange seigneur de Montigny, Olinville, les
Aiz Dangillon, demeurant faubourg Saint-Germain des Prez lez
Paris, tutrice de Gabrielle de la Grange, fille unique et
seulle héritière de deffunt Mre Henri Anthoine
de la Grange et dame Marye Le Cirier son espouze, lequel
grand prieur assisté du commandeur du Déluge
pour une assignation aux requestes du pallais pour
la terre & seigneurie de Bizon appartenant
auxdites dames à cause de la seigneurie d'Ollainville
en raison d'un bail emphithéose fait pour soixante
ans fait par frère Nicolas Lebahy, commandeur du
déluge, en 1485, à ung nommé Jehan le
Glanneur à la réserve des droits
seigneuriaux... Un rappel des autres baux du XVe
siècle est fait des différents acteurs
montrant que la totalité représentait une
centaine d'arpents. Les parties pour éteindre le
différent, vont transiger et conclure par une
déclaration de ladite dame au commandeur, de la terre
de Bizon consistant en maison grange estables, ..,
180 arpens de terres, & 3 arpens de prés
situés proches & environ ladite maison de Bizon
qui sont enclos de toutes parts, se trouvant
également à l'intérieur de la terre
& seigneurie d'Ollinville, à la charge de six
livres tournois ... Il est bon de remarquer que Claude
Couasse commandeur du Déluge est présent mais
que son supérieur le grand prieur dirige la
transaction. On peut aussi penser que la mention enclos de
toutes parts peut signifier que l'ensemble est inclus dans
le parc du XVIIe siècle du plan de
Trudaine.
Quelques années
passent, la Fronde aussi. En 1653, Michel de Marcillac,
chevalier, conseiller ordinaire du roy en tous ses conseils,
achète la terre et seigneurie d'Olainville ainsi que
la ferme de Bizon qui fait partie de l'acquisition. Le
nouveau chastelain, demeurant à Paris rue Capon
paroisse st Nicolas des champs lequel recongnoist et
confesse, qu'à cause de l'acquisition qu'il a faite
de Messire Nicolas de Beauvilliers, comte de Saint-Aignan et
dame Antoinette de Serviant son épouse, en 1653, il
est détempteur & propriétaire de la terre
de Bizon, consistant en 180 arpens de terres avec toris de
prés & joncs, enclos dans la seigneurie
d'Ollinville, sur laquelle il y avoit autrefois
une maison grange estables, mentionnés
dans la transaction de 1635, laquelle maison de Bizon, ledit
sieur de Marillac ayant trouvé en masure et
tous les lieux sans couverture portes ny fenestres ; lors de
son acquisition il ne les auroit fait
réédifier comme luy estant inutiles et de la
pierre des bastiments desdites masures s'en seroit servy
pour ayder à construire partie des murailles du parcq
de sa dite seigneurie d'Olinville, la terre de
Bizon est en censive de la terre & seigneurie du
déluge, chargé de six livres tournois de cens
en la maison seigneurialle du déluge.
Décidément, après l'expédition
anglaise du XIVe siècle, cette fois ce sont les
troubles de la Fronde qui anéantissent le lieu. La
déclaration du nouveau propriétaire est
très instructive, la seigneurie se fortifie avec des
murailles qui raisonnablement sont celles des limites du
plan de Trudaine.
À la fin du
siècle, devant Jean Dupont, nottaire tabellion au
baillage & chatellenie d'Ollainville, fut
présent Messire Charles Dumonceau, escuyer,
sieur de Nollant cy devant intendant des armées du
roy, seigneur d'Ollainville, Eglis la Roche en
son chateau dudit Ollainville, confesse qu'à cause de
l'acquisition par luy faite de Messire René de
Marillac aux droits de Michel de Marillac son père
de la terre & seigneurie
d'Ollainville, qui l'avoit acquise de Messire
François de Bauvilliers comte de Saint-Aignan,
détempteur et propriétaire de la terre de
Biron, consistant en 180 arpents de terres labourables et
non labourables et ttois arpents de pré, le tout
enclos de toute part de ladite terre et seigneurie
d'Ollainville, sur lesquelles terres de Biron, il
y avoit cy devant une maison, grange, .. en censive de la
commanderie du déluge, chargée de
six livres de cens.... On a la confirmation des dires
précédents.
Buisson
au XVIIIe siècle
En 1710, dans l'aveu
et dénombrement de l'arrière fief des moines
blancs, fait par Nicollas Claude Visimir advocat parisien au
seigneur dominant du fief des moines blancs Isaac de Ficte,
par le biais du contrat d'inféodation fait entre eux
:
- hostel
seigneurial et manoir, tenant au chemin de
Paris à Dourdan, située au dedans de la
paroisse de Bruyères, au chemin de
Bruyères à Ollainville, par bas
auruisseau,
- suivent des
terres, mention du moulin de Tournoye à
Ollainville, de la croix du siège,
- trois arpens au
chantier de Biron, tenant au
grand chemin de Paris à
Bruyères,
- terres au
même chantier terroir d'Ollainville, tenant audit
seigneur.
Cet acte uniquement
pour citer un voisin du seigneur, la Croix du siège
et le chantier de Biron.
Au printemps 1742,
dans la vente de la seigneurie d'Ollainville est
rappelée la somme de six livres de rentes à
payer au Déluge. Cinq années après :
devant Antoine Lhéritier notaire au baillage
d'Ollainville, messire Jacques Boucot, chevalier,
secrétaire de sa majesté, receveur des
domaines et fortifications de la ville de Paris, y demeurant
rue neuve st Augustin, paroisse st Eustache, de
présent au chateau d'Ollainville, lequel confesse
être détempteur de la terre de Bizon
consistant en 180 arpents de terres labourables
et trois de prés, le tout enclos de toutes parts dans
la terre & eigneurie d'Ollainville par lui acquise du
marquis d'Ecquevilly ... en censive de la commanderie du
déluge, chargé de six livres de cens payables
au Déluge.
Pour terminer
l'histoire de ce fief, citons la déclaration analogue
de Ferdinand Mercadek de Rohan, archevêque de
Bordeaux, seigneur d'Ollainville.
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Notes :
(1)
Ces huit textes traduits par Christian
Julien.